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11 avril 2012

L'Antre De La Folie

A0004572L’Antre De La Folie – John Carpenter – 1994

 

Avec : Sam Neill, Julie Carmen, Jürgen Prochnow, Charlton Heston…

 

Synopsis :John Trent est expert en assurances : il enquête pour dénoncer la fraude de certains clients abusifs.
Il est chargé par une maison d’édition de retrouver Sutter Cane, écrivain vedette de romans horrifiques , qui « ridiculise Stephen King ».
Après la découverte de son œuvre, qui le met parfois mal à l’aise, Trent pense découvrir la ville où pourrait se terrer l’auteur.
Et c’est en y parvenant qu’il va découvrir que non seulement le lieu, mais également toutes lmes histoires issues de l’imagination de l’écrivain y prennent vie.
Et peu à peu, Trent va se rendre compte que Sutter Cane a bien nommé son dernier livre : « L’Antre De La Folie ».

 

Ce que j’en pense :

“Do you read Sutter Cane ?”

Si à ce jour il a perdu de sa superbe, il faudra toujours considérer John Carpenter comme l’un, sinon LE Maître de l’Epouvante. Et cet « Antre De La Folie » mérite sa place parmi les meilleurs films de l’auteur, comme « Halloween » ou « The Thing ».

Réputé pour avoir un certain sadisme envers ses personnages (sans toutefois sombrer dans la violence gratuite), il s’amuse ici à lâcher Sam Neill dans un tourbillon infernal, et se délecte à le regarder s’engluer, quitte à l’enfoncer parfois un peu plus dans  l’arsenal piégé qu’il a minutieusement concocté.

L’angoisse se fait sentir dès le départ, lors du générique montrant les exemplaires du Best-Seller star du film, sur fond d’un rock toujours jubilatoire composé par Carpenter himself ; et peu à peu elle va se transformer en véritable menace sur le personnage principal.
Le moindre élément du décor, la moindre personne est un danger potentiel.

Carpenter s’est beaucoup ispiré de Stephen King pour le début du film, jusqu’à l’arrivée dans la ville, fort peu accueillante.
Le parti pris cinématographique est une totale réussite : le spectateur n’en sait ni plus, ni moins que le héros, qui devient ainsi le seul point de repère dans cet univers sombrant dans le chaos le plus total.

Le côté plus fantastique, digne hommage de Lovecraft, ne fait pas pâle figure : John Carpenter excelle toujours en se servant d’effets spéciaux cheaps mais convaincants, sans pour autant en monrer le moins possible : nulle frustration à noter, l’équilibre y frise la perfection.

Sam Neill montre ici qu’il sait faire autre chose que s’émerveiller devant des dinosaures clonés : personnification de la paranoïa et de la folie, son interprétation est toujours parfaitement calée avec l’ambiance du moment : teintée d’humour noir, ou baignant de trouille : jusqu’au dernier moment il nous accompagne dans une spirale qui ne semble jamais prendre fin.

La grande force de Carpenter vient du fait de parvenir à faire douter ses personnage de leur propre esprit, jusqu’à en perdre toute illusion.
Ainsi, critique acerbe de la haute médiatisation, il montre qu’une personne saine d’esprit, dans un monde où la folie est reine, a plutôt sa place dans une cellule capitonnée.
La mise en abîme finale est une idée de maître : le miroir de la schizophrénie se révèle être l’art dans lequel excelle le cinéaste, ultime clin d’œil morbidemment ironique d’un chef d’œuvre hélas méconnu.

 

 

18/20

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