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27 mars 2012

Hugo Cabret

hugo-cabret-filmHugo Cabret – Martin Scorsese – 2011

 

Avec : Asa Butterfield, Chloë Moretz, Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen…

 

Synopsis : Paris, dans les années 1930. Hugo Cabret, jeune garçon de 12 ans, vient de perdre son père horloger.
Ce dernier cherchait à réparer un automate qu’il venait de trouver, et qui semblait garder un mystérieux secret. Alors qu’il a trouvé refuge dans la Gare de Montparnasse, où il remonte toutes les horloges, Hugo va essayant de percer cette énigme. Il y croisera les chemins d’Isabelle, une jeune fille en quête d’aventure, un inspecteur de police très à cheval sur les règles, Monsieur Labisse, féru de littérature, et Geoarge, le grand-père d’Isabelle,  vendeur de jouets et mécanicien hors-pair, qui cache lui aussi un secret bien lourd à porter.

 


Ce que j’en pense :

“My friends, I address you all tonight as you truly are; wizards, mermaids, travelers, adventurers, magicians... Come and dream with me..”

On a l’un des plus grands cinéastes encore vivants. Martin Scorsese, auteur de chefs d’œuvre tels que « Les Affranchis », « Taxi Driver » ou encore « Raging Bull ».
Mais là, c’est Marty le cinéphile, passionné du septième art, et des rêves dans lesquels il nous entraîne, qui tient la baguette.

Si au départ, beaucoup étaient sceptiques quant à ce projet de « film pour enfants en 3D » (la bande annonce laissait présager le pire), Scorsese justifie son choix du relief dès la deuxième seconde. Dans un plan-séquence étourdissant, il nous entraîne dans le foule de la Gare Montparnasse, visite le labyrinthe qui constitue l’abri de son jeune héros, et nous montre le monde tel que le voit Hugo, à travers une petite lucarne.
C’est là l’un des grands atouts (et la véritable surprise) du film : la vision en trois dimension y est d’une réussite jamais égalée. Les visages semblent de vraies sculptures ocres, et Scorsese montre l’étendue de son art rassembleur de talents (Robert Richardson pour la photographie féérique, et Dante Ferretti auteur de décors impressionnants).

Au milieu de ce visuel très dense – sans pour autant tomber dans la lourdeur – le casting s’y montre très juste, très naturel. Si les deux jeunes protagonistes sont plutôt convaincants (sans grand plus, il faut l’avouer), Ben Kingsey épate encore une fois après l’expérience de Shutter Island.
Touchant dans son rôle d’artiste ayant abandonné sa foi dans sa passion, la scène où son personnage retrouve tout ce qu’il a apporté au cinéma est renversante, et extrêmement dure.
Scrosese retrouve d’ailleurs Emilly Mortimer (comment ne pas tomber amoureux d’un minois aussi pétillant), et dirige pour la première fois Christopher Lee, pour le plus grand plaisir des cinéphiles. Ce dernier apporte d’ailleurs un phrasé qui dérobe véritablement la présence des autres acteurs l’entourant.
A ce stade, seule ombre au tableau, un bien trop large cabotinage de Sacha Baron Cohen, qui a du mal à trouver sa place dans cette œuvre. Et ça n’est qu’à la fin du film qu’on se met à avoir de la sympathie pour son personnage, lui aussi blessé par un passé douloureux.
Mais les scènes de comique sont un vrai fiasco, et on espère que le cinéaste les oubliera rapidement pour ses prochaines œuvres.

Seulement, si la mise en scène est fabuleuse, et le casting dans l’ensemble très bon, c’est le montage qui se révèle cahotique. Thelma Schoonmaker, monteuse attitrée de Scorsese depuis ses débuts, présente là un petit accident de parcours, tant le conte souffre de problèmes de rythme. Le spectateur y est souvent perdu, et malgré certaines scènes réussies (le flash-back sur George Méliès), l’ensemble est très maladroit.

De même, le scénario n’est pas assez creusé. Pas vraiment destiné aux enfants, mais pas assez adulte non plus, Scorsese use surtout d’artifices visuels pour masquer un récit qui n’atteint que rarement sa cible.

Car il y réussit parfois, toujours dans la même thématique : l’amour du cinéma. A l’image de « The Artist », « Hugo Cabret » replonge dans les méandres du septième art, aux racines de la passion de Scorsese, et force est de constater qu’il parvient avec grâce à insuffler une vraie vie à son adoration pour les premiers faiseurs de rêves.
Scorsese dirigeant Méliès dirigeant « Le Voyage Dans La Lune » est un vœu de cinéphile, et par moments le récit perd toute importance : restent seulement la passion, et les rêves sur pellicule.
Scorsese invente le méta-cinéma, signe un hommage vibrant et sincère, montre à nouveau sa virtuosité visuelle, mais rate l’occasion de signer un nouveau chef-d’oeuvre, du fait de son oubli d’une vraie histoire.

 

 

14/20

 

 

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Commentaires
T
Salut,<br /> <br /> Hugo Cabret n’est pas du tout mon type de film. Je préfère l’action et les courses-poursuites. À mon avis, celui-ci manque un peu de piment.
B
Salut, <br /> <br /> Je ne sais pas pour vous mais je trouve Chloë Moretz de plus en plus superbe dans ses rôles. Elle a bien évolué depuis "Not Forgotten" : http://www.megavod.fr/not_forgotten/ et je suis sûre que ce sera une grande star d'Hollywood.
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