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Quel est le programme ce soir ?
30 juillet 2011

Copland

cop_landCopland –James Mangold - 1997

 

Avec : Sylvester Stallone, Ray Liotta, Robert De Niro, Harvey Keitel…

 

Synopsis :Garrison, New Jersey, juste en face de New York, est une petite ville qui a la particularité d’être peuplée essentiellement de policiers travaillant dans la « Grande Pomme ». D’où son surnom de « Copland ». Freddy Heflin, le shérif local, a toujours rêvé de faire partie de ces hommes dont il protège les foyers, et vit de ses regrets et de ses frustrations.

Un soir, une bavure est commise par un jeune officier, et ses collègues, qui n’en sont pas à leur première magouille, décident de le couvrir, et de le faire « disparaître ».
Freddy s’aperçoit du pot aux roses, et se retrouve tiraillé entre sa morale et ses intérêts personnels, entre Moe Tilden, du département de l’I.G.S. qui tente de le faire rejoindre sa cause, et Ray Tilden, officier qui règne en « parrain » à Copland.

Ce que j’en pense :

« Bein’ right is not a bulletproof vest, Freddy !  » 

Un polar surprenant pour plus d’une raison. La casting, tout d’abord : Sylvester Stallone fait face à Robert De Niro, Ray Liotta ou encore Harvey Keitel. L’idée pouvait faire sourire, mais tout en sobriété, et juste dans chaque scène, Sly montre au monde que c’est un véritable acteur. Il tient d’ailleurs ici sa meilleure interprétation.
Alors qu’il a pris un poids considérable pour le rôle de ce shérif vivant de ses souvenirs et de sa jalousie (la femme dont il a sauvé la vie lors d’un accident a épousé un flic, et lui s’en est tiré sourd d’une oreille, lui empêchant de rejoindre les forces de l’ordre new yorkaises), il évite le pathos avec brio, traînant un regard de chien battu qui n’arrive pas à ouvrir son poing serré.

Véritable tortue au milieu de ces acteurs de renom, qui s’imposent vocalement lors de duels verbaux, il dévoile sa vulnérabilité, enlève ses carapaces et présente à son entourage son mal-être, sans pour autant hurler son désespoir à la face du monde. Et on se rend vite compte que peu d’acteurs auraient pu tenir ce rôle difficile.

Comme un symbole, ses partenaires se montrent tour à tour méprisants, rabaissant ou infantilisant, et le héros va se retrouver seul contre tous (il est d’ailleurs amusant de revoir le film à présent, en retrouvant cet aspect de la solitude dans la traversée du désert de Stallone). Lorsque les personnes en qui il avait confiance le lâchent à leur tour, il se retrouve perdu, réveillé de sa léthargie au milieu du monde pressé qui grouille (la scène de visite aux bureaux de l’I.G.S. est lourde de sens). Et c’est tout seul qu’il va devoir apprendre le sens des responsabilités que son métier lui impose.

Son réveil est traité comme un western urbain, et la scène finale, où il va affronter ses obstacles, présents et passés, est digne d’une mise en scène de Leone ou de Hawks. Le travail sur le son et l’image y est parfaitement maîtrisé.

Mais outre ce personnage émouvant et ô combien attachant, Mangold nous présente une jungle urbaine où l’être humain montre ses pires facettes : violence, réactions brutales, manipulations en tout genre pour protéger ses propres intérêts. Mais également, le fait que la responsabilité de nos actes nous en fait payer les conséquences. Le personnage incarné par Ray Liotta, au jeu toujours génialement fiévreux, en est une bonne illustration.

Un bon point également pour avoir simplement suggéré le racisme environnant, sans insister dessus. Un petit polar tout en subtilités, qui nous prend aux tripes de bout en bout.

 

14/20

 

 

 

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