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10 juin 2011

Watchmen, Les Gardiens

watchmen_ver16Watchmen, Les Gardiens – Zack  Snyder - 2009

 

Avec : Jackie Earle Haley, Billy Crudup, Malin Akerman…

 

Synopsis : Etats-Unis d’Amérique, 1985. La tension entre l’URSS et le gouvernement de Richard Nixon (c’est effectivement une réalité alternative) est à son paroxysme, et le monde vit sous la menace d’un conflit nucléaire.

Les super-héros – ou plutôt « justiciers », seuls l’un d’entre eux possédant des supers pouvoirs - partagent le quotidien des autres mortels, et malgré leur aide à la victoire américaine lors de la guerre du Viêtnam, n’ont plus le droit d’exercer.

Certains ont une vie rangée, d’autres travaillent pour le gouvernement, et un dernier hors-la-loi, nommé Rorschach, aux méthodes expéditives, garde son ancienne activité.

 Celui-ci, à la mort d’un de ses anciens collègues, soupçonne un complot visant l’assassinat des hommes masqués. Au fur et à mesure de l’enquête, il découvre que l’enjeu est en réalité à une échelle beaucoup plus importante.

 

Ce que j’en pense :

 « Watchmen watch us, but who watches the Watchmen ? »

Le roman graphique de Alan Moore était réputé pour être inadaptable, du fait de la densité de son histoire, de la diversité des sujets abordés et de la complexité des personnages.

Le nom de Zack Snyder, réalisateur à l’esthétique léchée mais avec seulement deux films à son actif (dont un « 300 » pour le moins creux) faisait frémir. Mais il lui suffit de quelques minutes pour rallier le spectateur à sa cause. Le temps de la scène d’introduction et du générique précisément (Snyder est d’ailleurs spécialiste de ces scènes, s’appuyant sur des images fortes et une bande originale immersive).

Une atmosphère sombre et désespérée est montrée durant toute l’œuvre, via les décors délabrés battus par une pluie incessante, et par des personnages blasés par la noirceur du monde qui les entoure. « Tout ça n’est qu’une vaste blague » prétend le Comédien, véritable parodie d’une humanité je-m’en-foutiste ayant abandonné tout espoir de rédemption.

Le personnage de Rorschach est également pour beaucoup dans la réussite du film : violent, sans concession, il raconte ses errements et ses actes de barbarie d’une voix lugubre, déterminé à nettoyer la vermine de la société. On est proche du Travis Bickle de « Taxi Driver », la voix-off annonciatrice du carnage aidant.

Le regard détaché que le Docteur Manhattan (qui possède tout pouvoir sur la matière) sur l’humanité n’arrange pas le tableau : selon lui, l’Univers n’a pas besoin d’organisme vivant pour exister. A quoi bon sauver l’humanité et croire à un futur avec un tel avis ?

C’est l’un des points étonnants de « Watchmen » : la vision de chaque personnage se comprend, ce qui en fait disparaître tout aspect manichéen, et ainsi fait voler en éclat la vision que l’on peut avoir d’un blockbuster de cette envergure : un cinéma stylisé avec de nombreux effets spéciaux est capable de faire réfléchir.

Seule ombre au tableau : les scènes d’action sont parasitées de ralentis pas forcément appropriés à ce film inclassable. Elles sont cependant assez rares pour ne pas en faire perdre l’enthousiasme à sa vision.

A noter : si vous en avez la possibilité, regardez le director’s cut, qui ajoute des pointes intéressantes au récit, et une scène rendant hommage à « Raging Bull » ; en plus de choix musicaux d’une grande qualité (Bob Dylan, Simon & Garfunkel, Jimi Hendrix…), Zack Snyder use de références inspirées.

 

16/20

 

 

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