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Quel est le programme ce soir ?

5 novembre 2015

Wild

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Wild – Jean-Marc Vallée – 2014

 

Avec : Reese Witherspoon, Laura Dern...

 

Synopsis : Héroïnomane, divorcée et perdue dans une vie qu'elle ne maîtrise plus, Cheryl Strayed décide de s'extirper de cette spirale en parcourant le PCT (Pacific Crest Trail), une randonnée longue de 4200 km à l'Ouest des Etats-Unis partant de la frontière canadienne pour arriver à la frontière mexicaine. 
Son but ? Pouvoir se retrouver seule face à ses démons, et de ce fait à soi-même.

C'est simple ? Oui. C'est efficace ? On va justement voir ça.

 

Ce que j'en pense :

"I've always been someone's daughter or mother or wife. I never got to be in the driver's seat of my own life.»

Jean-Marc Vallée avait abordé les thèmes de la recherche de soi dans "C.R.A.Z.Y." et de la rédemption avec "Dallas Buyers Club". Et quoi de mieux que cette histoire d'une jeune fille cherchant à se comprendre et à se pardonner ?

Toujours au plus près du personnage de Cheryl (qui a réellement existé et a écrit le récit inspirant ce film), sa caméra l'observe sans juger, partage ses émotions sans sombrer dans la surenchère, et la soutient, lui montrant sans cesse la voie.
A l'aide d'une habile structure alternant une étape de son circuit, les difficultés qu'elle y éprouve, et les souvenirs d'un moment de sa vie qu'elle associe à ces obstacles, Jean-Marc Vallée évite de montrer la quête de son héroïne sous un aspect égoïste (comme pouvait parfois le paraître celle du héros de "Into The Wild"), mais la présente comme une preuve d'amour que Cheryl éprouve pour chacune des personnes ayant croisé sa vie, particulièrement sa mère et son frère.

Cependant, il ne parvient pas à fouiller en profondeur ce patchwork mémoriel, ne touchant parfois que d'une main certaines émotions atteignant Cheryl lors des stades les plus importants de sa vie. Notamment celles, que l'on devine pourtant très lourdes, découlant de l'évènement qui l'a précipitée dans sa phase auto-destructrice.

Cela ne retire toutefois rien au talent et au travail accompli par Reese Witherspoon. Portant ce film sur ses seules épaules, à l'image de son sac à dos bien trop lourd pour elle, l'actrice parfois trop rare va pourtant montrer la même volonté que son personnage. Toujours juste, elle arrive justement à ne pas rendre le film caricatural comme bien des films sur les "quêtes de soi".
On en oublie presque par moments les paysages et personnages croisés pour ne retenir qu'elle, et ses proches à qui elle donne une existence essentielle lors de son aventure. 

Et de bout en  bout, comme un mantra, "El Condor Pasa" de Simon & Garfunkel l'accompagne à chaque étape, jusqu'à sa liberté recherchée et l'acceptation du manque de maîtrise de sa vie, qui lui restera sauvage.

14/20

  

 

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29 juillet 2012

Prometheus

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Prometheus – Ridley Scott – 2012

 

Avec : Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charize Theron…

 

Synopsis : 2089 en Ecosse. Une équipe d’archéologues découvrent dans une grotte une peinture rupestre représentant un homme montrant une constellation. Ce dessin est en tout point semblable à d’autres retrouvés dans différentes civilisations, à différents lieux et temps.
Imaginant alors pouvoir retrouver le berceau et les origines de l’humanité, deux des archéologues, Elisabeth Shaw et son conjoint Charlie Holloway, organisent une expédition au milieu de ces étoiles, aidée par le financement de la multinationale Weyland Corporation, à bord du vaisseau Prometheus.

Lors de leur arrivée, le but de la mission est présenté : trouver la trace des supposés créateurs de l’Humanité, surnommés «Ingénieurs ».
En découvrant un véhicule extraterrestre écrasé depuis des millénaires, ils vont parvenir à trouver ce qu’ils cherchaient. Et se rendre compte qu’ils n’auraient sans doute pas du être aussi curieux sur leurs desseins.

 

Ce que j’en pense :

“How far would you go to get your answers ?»


Un film qui était plus qu’attendu au tournant : Ridley Scott, réalisateur de « Alien, Le Huitième Passager », mettant en scène les origines de la saga, sans être purement un prequel.
Ainsi, de quel œil doit-on le voir ?

C’est justement là le principal point bancal du métrage. L’équilibre n’est que rarement trouvé, entre de très bons hommages à la quadrilogie d’épouvante spatiale, et une œuvre englobant un univers riche prenant son propre envol, on a du mal à réellement trouver ses repères.

A cause d’un montage beaucoup trop haché, et d’incohérences sans nul doute dues à des besoins de raccourcir le film, en coupant des scènes indispensables, le spectateur est souvent perdu, ou sorti du film (on se demandera commant le personnage de Noomie Rapace parvient à se promener aussi facilement dans le vaisseau, et à entrer dans des salles supposées gardées). Gageons que ces facilitées seront retirées dans un éventuel director’s cut, situation habituelle chez sir Ridley.

La précipitation due à cette narration parfois expéditive empêche également de s’attacher réellement aux personnages (à une exception-près, sur laquelle on va revenir), et d’en saisir certaines motivations. Rendons pour autant compte des diverses interprétations, toutes talentueuses. Mention spéciale à Michael Fassbender, qui fait de l’androïde David un protagoniste que l’on aimerait suivre dans les suites promises par le réalisateur.
Spectateur, de par son absence apparente d’émotions, de l’action qui se trame, il n’en reste pas moins un acteur indispensable à l’intrigue. C’est grâce à ses échanges avec eux que les autres personnages semblent vivre enfin, juste le temps de leurs scènes en commun.

Néanmoins, mis à part ces deux aspects négatifs (qui peuvent, répétons-le, être sauvés par une version différente lors de la sortie de l’œuvre sur les divers supports physique…Pouvru un director ‘s cut. POURVU UN DIRECTOR’S CUT !), Prometheus reste un bon film.
Ridley Scott montre encore une fois un talent magistral sur sa mise en scène, toujours sublime. La première scène est d’une beauté à couper le souffle.
Les décors, les designs des différentes créatures, dépassent l’auto-hommage à son chef-d’œuvre de 1979 : il rend réelle l’atmosphère filmée, tant et si bien que l’on a envie d’en apprendre un maximum sur l’Univers qui s’ouvre peu à peu. A noter également une musique et un travail sonore en parfaite adéquation avec le visuel : parfois angoissant, parfois tourbillonnant…a bien à faire à une belle œuvre d’art.

Mais la plus grande réussite (et pour autant, le plus grand regret) du film, c’est d’arriver un questionnement existentiel d’abord sur un point unique, vers un Univers dans sa globalité. Ridley Scott tutoie es grandes interrogations originelles, mais les perd souvent de vue. Le sujet était très ambitieux, et n’est quà moitié maîtrisé.
D’où viennent les Aliens ? Qui est le Space-Jockey du « Huitième Passager » ? Le fan de la saga trouvera son compte devant des scènes jubilatoires.
Mais qui aurait pu prédire que Prometheus nous amènerait à nous poser les questions suivantes : « D’où venons-nous ? » et « Pourquoi sommes-nous ici ? ». Si l’on est bien face à une œuvre de fiction, le point soulevé quant à l’origine de l’humanité est bien présent, et la curiosité saisissante pousse à attendre une suite le plus rapidement possible.

Un film atypique, ambitieux, mais qui aurait mérité un meilleur traitement en post-production. Doit-on répéter que l’on attend un director’s cut ?

 

14/20

 

 

 

 

9 juillet 2012

Drive

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Drive – Nicolas Winding Refn – 2011

 

Avec : Ryan Gosling, Carey Mulligan, Brian Cranston, Ron Perlman…

Prix de la Mise en Scène – Festival de Cannes 2011 

 

Synopsis : Los Angeles, une voiture, la nuit. Un chauffeur, qui conduit, sur fond de musique électro-pop.
L’ambiance est posée.

Cascadeur  et mécanicien le jour, il aide des braqueurs à exécuter leurs casses une fois le soleil couché, toujours sans mot dire et sans accroc.

Suite à un malheureux concours de circonstances, il va se retrouver mêlé à un violent affrontement de mafieux, et tenter de s’en tirer, lui et sa voisine avec qui il fait peu à peu connaissance.

C’est du déjà vu ? C’est simple ? Oui, mais c’est beau.

 

Ce que j’en pense :

-“What do you do ? »
-« I drive.»

Le scénario est simple, oui. Mais il n’est que prétexte à une atmosphère à la fois sobre et riche, calme et tendue.
On connaissait du travail de Nicolas Winding Refn une œuvre avec pour héros des personnages décalés, mal à l’aise ou incapables de vivre en société (Bronson), pour décor des lieux glauques, où le temps n’existait pas, s’arrêtait pour repartir d’un seul coup dans un violence inouïe (Pusher, et Le Guerrier Silencieux).
Avec Drive, il a parfaitement combiné ces éléments, donnant un film totalement atypique, mais ô combien planant et ennivrant.

De ces ballades nocturnes, on ressent les scènes posées de Collateral, où l’on perdait toute notion d’espace-temps, guidé par un mystêrieux chauffeur.
On se plait à se perdre dans ces longs couloirs bitumés, avec le mutisme de Ryan Gosling, et la bande originale, vrai chef d’œuvre sonore de bout en bout.

Et lorsque le scénario reprend ses droits, le rythme devient expéditif. Le personnage du Driver quitte son calme pour devenir un monstre, et va se débarrasser de manière bestiale de tout ce qui se met en travers de sa quiétude.
La désormais fameuse scène de l’ascenceur en est le parfait exemple : [SPOILER ALERT] le Driver se retrouve dans la cabine avec sa voisine, qui a noué plus qu’une amitié avec lui, et un malfrat à leur poursuite. Au fur et à mesure de leur mouvement, le temps s’étire, la tension monte, jusqu’à ce que les « amants » s’embrassent. Là, le temps se fige, pendant un moment qui semble être une éternité.
Puis, d’un coup, le héros montre son côté sombre : il se retourne, et piétinne leur ennemi jusqu’à dépasser le stade de l’insoutenable, l’action hachée mais rythmée présente quelques secondes paraissant des heures de violence.
Et une fois le massacre terminé, Ryan Gosling redevient celui qu’il était quelques instants auparavant. Calme, mais la beauté est devenue froide et effrayante. Et le regard terrifié de Carey Mulligan en dit long sur la tension entre les deux êtres, mais aussi sur leur triste incompatibilité.

Porté aux nues par ce film, Ryan Gosling montre qu’il faudra compter sur lui dans l’avenir du cinéma. Son charme électrique fait passer nombre d’émotions et de pensées, sans avoir mot à dire.
Ses partenaires gravitant autour de lui sont tous très bons, mais dans le but de faire de lui l’attraction de l’œuvre. C’est le héros. Lui et personne d’autre.

Outre un montage d’apparence chaotique, parfois plat, parfois brutal, la mise en scène joue elle aussi sur les codes du film de genre. Rien n’est laissé au hasard dans cette course pour la survie et pour la vie. Les (rares) scènes de course poursuite n’ont rien à envier à celles de Bullit. On sent l’amour du cinéaste pour le polar urbain des années 70, et la référence y est suffisamment subtile pour ne pas devenir un pompeux hommage.

Seule ombre au tableau cependant : la simplicité de l’intrigue fait parfois décrocher, quand bien même les personnages soient suffisamment travaillés pour nous tenir en haleine jusqu’au déroulement final.

Drive, c’est un peu l’image d’une vie : lorsqu’on cherche un sens à sa vie, à la route que l’on doit prendre, aux choix que l’on fait, et qui auront inévitablement une conséquence sur ce et ceux qui nous entourent.
La violence animale régissant parfois est finalement l’expression de nos pulsions, où l’on abat tout élément perturbateur à notre avancée, à notre chemin. Et tant que la route continue, on roule, imperturbablement.

 

 

17/20

 

 

 

 

9 juillet 2012

Batman & Robin

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Batman & Robin – Joel Schumacher – 1997

 

Avec : George Clooney, Arnold Schwarzenegger, Chris O’Donnell, Uma Thurman…

 

Synopsis : A Gotham City, le crime est toujours aussi fréquent.

Après le Joker, le Pingouin, l’Homme Mystère et Double Face, deux nouveaux « super vilains » vont se mettre en travers du chemin de Batman et Robin, sur leur quête de justice.

Mr. Freeze, qui après un accident ne peut plus vivre que sous des températures inférieures à 0°C, a pour but de voler un maximum de diamants afin de faire fonctionner sa combinaison adaptée à son corps gelé (Quoi ?!)
Il sera aidé de Poison Ivy, qui souhaite recouvrir la Terre de plantes carnivores, l’humanité n’étant selon elle pas digne de vivre.

Les deux héros seront aidés dans ce combat par la nièce de Alfred, le majordome de Batman (et qui prendra le surnom original de Batgirl), par leurs costumes moulants à tétons apparents, et par la Bat-Carte Bancaire.

Oui, il s’agit bien d’un mauvais film.

 

“Hey, Freeze. The heat is on.” Ou l’un des nombreux jeux de mots foireux qui composent cette merde oeuvre.

Ce que j'en pense :

Batman. Le Chevalier Noir, le Caped Crusader, le Meilleur detective du monde…
Un univers riche, sombre, à la psychologie profonde, qui a pu donner vie à d’excellentes œuvres, que ce soit certains comics, la série animée, les adaptations de Tim Burton, ou plus récemment celles – qui tutoient les divinités – de Christopher Nolan.

Mais Batman a aussi son côté obscur, du à un passé parfois difficile. A l’instar de Bruce Wayne perdant ses parents, le héros créé par Bob Kane a subi une terrible épreuve. Après l’humiliation de Batman Forever, Joel Schumacher a récidivé en 1997, en procédant à un véritable viol du super-héros.

Les deux premières minutes sont déjà n’un niveau olympique de consternation : un rapide montage de Batman et Robin enfilant leurs combinaisons, jusque là rien de trop choquant. Mais était-ce vraiment indispensable de montrer en gros plans les tétons apparents et leurs parties intimes ?!
Mais si seulement il n’y avait que ça…l’instant d’après, on aperçoit la Batmobile, tous gyrophares sortis, le flashy indiquant que « Batman est dans la place ». C’est bien ça : pour le côté sombre et solitaire de l’homme chauve-souris, on pourra repasser.

Flashy…Le mot est faible. Tout a été filmé à travers des filtres fluos. Bleus pour Freeze, Vert pour Poison Ivy, et…ambiance disco pour les scènes d’action. «140 millions de dollars ! a du s’esclamer Schumacher. Je vais leur en mettre plein la vue ! ».

Seulement l’une des nombreuses autres aberrations du film apparaît : l’argent est-il parti intégralement dans les cachets des acteurs (qui, vu le niveau d’interprétation, auraient du travailler gratuitement…Mais on y reviendra) ?
Les décors, en carton bien visible, les maquettes, dignes des petites voitures auxquelles on jouait enfant, ou les effets spéciaux qui donnent la nausée…La Warner a montré cette année-là qu’elle pouvait réaliser le même travail que le système bancaire : faire disparaître de l’argent sans que personne ne sache où il est passé…

Les acteurs ! Les sous-marins de James Cameron ne parviendront jamais à sonder le niveau abyssal atteint par l’intégralité du casting.
Clooney, qui tentait de se faire une place au cinéma durant son expérience (réussie) dans la série Urgences, affiche une nonchalance qui voudrait faire passer son je-m’en-foutisme en coolitude. En vain. Batman est là pour sortir les bonnes vannes (il perd malheureusement le concours de jeux de mots pourris contre Schwarzy), et se demander un peu ce qu’il fout là. Fort heureusement, le futur-ex interprète du Docteur Ross montrera par la suite de sa carrière qu’il peut être très bon. Quand le film en vaut la peine.
Chris O’Donnell est très crédible en ado tête-à-claques un peu rebelle contre sa figure paternelle. Tellement crédible qu’on aimerait même l’empaler sur une des tours du manoir de Bruce Wayne. La disparition des écrans de cet acteur n’est que justice.
Quant aux méchants (on ne parlera pas de Alicia Silverstone, aussi utile que convaincante), ils brillent par leur cabotinage. Mais ce qui souriait à Jack Nicholson dans le rôle du Joker est vomitif pour Schwarzenegger et Thurman. Elle, totalement hallucinée, et lui, en parfait crétin, rendent le fan dépressif. Qui sera achevé par les dialogues de Bane, ponctués de « BEUUUWAAARRRGH ».

Seules, et on insiste sur le mot : SEULES les scènes où Freeze évoque sa femme semblent avoir été écrites avec un semblant d’émotion. Bien entendu, ça ne passe pas du tout, mais ce sont les seuls moments où le spectateur ne s’énerve pas. Le reste du temps, il insulte son écran, et s’amuse avec une poupée vaudou à l’effigie de Schumacher.

La Warner attendra huit ans avant de relancer sa saga. Pour le bien de tous, cet opus méritant cent fois de passer aux oubliettes.

 

 

03/20, en prenant le film au 49.10^97 ème degré.

 

 

 

 

13 avril 2012

Intouchables

19806656Intouchables – Olivier Nakache & Eric Toledano – 2011

 

Avec : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny…

 

Synopsis : Philippe est un riche tétraplégique recherchant un auxiliaire de vie.
Driss est un jeune issue d’une famille nombreuse de la banlieue, cherchant à continuer à toucher ses allocations chômlage.

Répondant à l’annonce de Philippe, il va, étonnamment, devenir son accompagnateur.   Si, au départ, le fossé social les séparant se fait sentir, les deux hommes vont lier une amitié de plus en plus profonde, jusqu’à connaître les blessures l’un de l’autre, et apprendre à les guérir.

 


Ce que j’en pense :

Le carton de l’année 2011. Un pitch qui présage un film simple et humain.
Dans l’absolu, c’est ce qu’on a sous les yeux : humain, il l’est.
La relation entre les deux personnages est par moments bien amenée, ni trop brusque, ni trop lente.
François Cluzet livre une interprétation juste, tandis que, face à lui, Omar Sy se montre parfois touchant.
Mais c’est seulement parfois : pour bien accentuer le côté décalé de son personnage, qui a eu l’idée effroyable de le faire rire tout le temps pour rien ? La scène de l’opéra est un exemple affligeant : en voyant « un arbre chanter en allemand », Driss s’esclaffe bruyamment.
Et au lieu de montrer un côté naïf, il en devient agaçant.

C’est d’ailleurs presqu’une intolérance culturelle qui est présentée : tout ce qui pourrait être considéré comme de l’art « pour les riches » y est filmé sous un côté ridicule et dégradant.
Ainsi, l’opéra est un endroit où les arbres chantent en allemand, la musique classique ne s’écoute que lors des mises en attente des services publics, et les tableaux abstraits sont de simples toiles blanches où les peintres ont « saigné du nez ».

Quand bien même on assiste à une "ouverture d'esprit" de la part du personnage de Omar (lorsqu'il découvre finalement le plaisir de l'écoute de la musique classique), ou des gens "de la haute" (la scène sur fond de Earth Wind & Fire), le message est bien trop appuyé et consensuel. On atteint le summum lorsque Driss peint un tableau abstrait, qu'il vendra à prix d'or "Bien fait pour les riches" semble-t-on entendre...

Simple, le film l’est donc : cherchant à s’adresser au public le plus large possible, sous un prétexte de rapprocher les classes sociales, il en rend finalement une ridicule. Mais cela ne semble avoir aucune importance. Simple, vous dit-on !

Que restera-t-il d’ « Intouchables », à l’avenir ? Plus de 19 millions de spectateurs, quelques scènes justes et profondes, beaucoup de moqueries stupides et une profonde injustice pour Jean Dujardin (qui méritait plus le César que Omar Sy, aussi convaincant soit-il).

 

 

07/20

 

 

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11 avril 2012

L'Antre De La Folie

A0004572L’Antre De La Folie – John Carpenter – 1994

 

Avec : Sam Neill, Julie Carmen, Jürgen Prochnow, Charlton Heston…

 

Synopsis :John Trent est expert en assurances : il enquête pour dénoncer la fraude de certains clients abusifs.
Il est chargé par une maison d’édition de retrouver Sutter Cane, écrivain vedette de romans horrifiques , qui « ridiculise Stephen King ».
Après la découverte de son œuvre, qui le met parfois mal à l’aise, Trent pense découvrir la ville où pourrait se terrer l’auteur.
Et c’est en y parvenant qu’il va découvrir que non seulement le lieu, mais également toutes lmes histoires issues de l’imagination de l’écrivain y prennent vie.
Et peu à peu, Trent va se rendre compte que Sutter Cane a bien nommé son dernier livre : « L’Antre De La Folie ».

 

Ce que j’en pense :

“Do you read Sutter Cane ?”

Si à ce jour il a perdu de sa superbe, il faudra toujours considérer John Carpenter comme l’un, sinon LE Maître de l’Epouvante. Et cet « Antre De La Folie » mérite sa place parmi les meilleurs films de l’auteur, comme « Halloween » ou « The Thing ».

Réputé pour avoir un certain sadisme envers ses personnages (sans toutefois sombrer dans la violence gratuite), il s’amuse ici à lâcher Sam Neill dans un tourbillon infernal, et se délecte à le regarder s’engluer, quitte à l’enfoncer parfois un peu plus dans  l’arsenal piégé qu’il a minutieusement concocté.

L’angoisse se fait sentir dès le départ, lors du générique montrant les exemplaires du Best-Seller star du film, sur fond d’un rock toujours jubilatoire composé par Carpenter himself ; et peu à peu elle va se transformer en véritable menace sur le personnage principal.
Le moindre élément du décor, la moindre personne est un danger potentiel.

Carpenter s’est beaucoup ispiré de Stephen King pour le début du film, jusqu’à l’arrivée dans la ville, fort peu accueillante.
Le parti pris cinématographique est une totale réussite : le spectateur n’en sait ni plus, ni moins que le héros, qui devient ainsi le seul point de repère dans cet univers sombrant dans le chaos le plus total.

Le côté plus fantastique, digne hommage de Lovecraft, ne fait pas pâle figure : John Carpenter excelle toujours en se servant d’effets spéciaux cheaps mais convaincants, sans pour autant en monrer le moins possible : nulle frustration à noter, l’équilibre y frise la perfection.

Sam Neill montre ici qu’il sait faire autre chose que s’émerveiller devant des dinosaures clonés : personnification de la paranoïa et de la folie, son interprétation est toujours parfaitement calée avec l’ambiance du moment : teintée d’humour noir, ou baignant de trouille : jusqu’au dernier moment il nous accompagne dans une spirale qui ne semble jamais prendre fin.

La grande force de Carpenter vient du fait de parvenir à faire douter ses personnage de leur propre esprit, jusqu’à en perdre toute illusion.
Ainsi, critique acerbe de la haute médiatisation, il montre qu’une personne saine d’esprit, dans un monde où la folie est reine, a plutôt sa place dans une cellule capitonnée.
La mise en abîme finale est une idée de maître : le miroir de la schizophrénie se révèle être l’art dans lequel excelle le cinéaste, ultime clin d’œil morbidemment ironique d’un chef d’œuvre hélas méconnu.

 

 

18/20

10 avril 2012

Take Shelter

19856895Take Shelter – Jeff Nichols – 2011

 

Avec : Michael Shannon, Jessica Chastain, Katy Mixon, Ray McKinnon…

 

Synopsis Entre son travail et sa famille, Curtis menait une vie plutôt paisible. Jusqu’à ce qu’il commence à être la proie de rêves inquiétants, et d’hallucinations terrifiantes.
Il se voit attaqué par son chien, et entend le tonnerre partout où il passe.

Peu à peu, il devine l’arrivée imminente d’une terrible tempête, et se décide à construire un abri pour protéger sa famille.

Ses proches, inquiets pour sa santé mentale, se demandent s’ils ne devraient pas se protéger eux-même de ses humeurs psychotiques.

 

Ce que j’en pense :

“Sleep well in your beds. 'Cause if this thing comes true, there ain't gonna be any more.”

Sorti en catimini, « Take Shelter » fait partie de ces films d’un profond calme apparent, mais qui montrent une véritable tempête interne.

La paranoïa, la schiyzophrénie, Michael Shannon nous avait montré qu’il était en mesure d’habiter un esprit torturé par ces démons : voyez, ou revoyez « Bug » pour découvrir le talent hors norme de cet acteur.
Et dans cette œuvre-ci, il excelle à nouveau dans une folie sombre, qui va dévaster l’équilibre de ses relations.
Plus il va chercher à convaincre son entourage que l’apocalypse se prépare, plus ils vont le craindre et s’éloigner de lui.
La spirale psychotique dans laquelle il s’enferme est parfaitement décrite.

Tout au long du film, le rythme est assez lent, mais parfois d’une tension extrêmement pesante. Nichols parvient à filmer la moiteur qui précède un orage.
Certaines scènes font froid dans le dos, d’un réalisme à couper le souffle, notamment lorsque Curtis se retrouve seul contre tous, en prévenant ses proches, puis en les menaçant, jusqu’à se rendre compte de la solitude dans laquelle il est tombé.
Point d’orgue du métrage, car l’émotion y est à son comble, tant le désespoir semble démesuré.

Finalement, si le pitch pouvait laisser présager un film catastrophe à grand coups de tornades, c’est l’esprit de ce pauvre homme qui se retrouve ravagé, et l’on ressort de cette vision un peu sonné.

 

 

15/20

 

 

27 mars 2012

Hugo Cabret

hugo-cabret-filmHugo Cabret – Martin Scorsese – 2011

 

Avec : Asa Butterfield, Chloë Moretz, Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen…

 

Synopsis : Paris, dans les années 1930. Hugo Cabret, jeune garçon de 12 ans, vient de perdre son père horloger.
Ce dernier cherchait à réparer un automate qu’il venait de trouver, et qui semblait garder un mystérieux secret. Alors qu’il a trouvé refuge dans la Gare de Montparnasse, où il remonte toutes les horloges, Hugo va essayant de percer cette énigme. Il y croisera les chemins d’Isabelle, une jeune fille en quête d’aventure, un inspecteur de police très à cheval sur les règles, Monsieur Labisse, féru de littérature, et Geoarge, le grand-père d’Isabelle,  vendeur de jouets et mécanicien hors-pair, qui cache lui aussi un secret bien lourd à porter.

 


Ce que j’en pense :

“My friends, I address you all tonight as you truly are; wizards, mermaids, travelers, adventurers, magicians... Come and dream with me..”

On a l’un des plus grands cinéastes encore vivants. Martin Scorsese, auteur de chefs d’œuvre tels que « Les Affranchis », « Taxi Driver » ou encore « Raging Bull ».
Mais là, c’est Marty le cinéphile, passionné du septième art, et des rêves dans lesquels il nous entraîne, qui tient la baguette.

Si au départ, beaucoup étaient sceptiques quant à ce projet de « film pour enfants en 3D » (la bande annonce laissait présager le pire), Scorsese justifie son choix du relief dès la deuxième seconde. Dans un plan-séquence étourdissant, il nous entraîne dans le foule de la Gare Montparnasse, visite le labyrinthe qui constitue l’abri de son jeune héros, et nous montre le monde tel que le voit Hugo, à travers une petite lucarne.
C’est là l’un des grands atouts (et la véritable surprise) du film : la vision en trois dimension y est d’une réussite jamais égalée. Les visages semblent de vraies sculptures ocres, et Scorsese montre l’étendue de son art rassembleur de talents (Robert Richardson pour la photographie féérique, et Dante Ferretti auteur de décors impressionnants).

Au milieu de ce visuel très dense – sans pour autant tomber dans la lourdeur – le casting s’y montre très juste, très naturel. Si les deux jeunes protagonistes sont plutôt convaincants (sans grand plus, il faut l’avouer), Ben Kingsey épate encore une fois après l’expérience de Shutter Island.
Touchant dans son rôle d’artiste ayant abandonné sa foi dans sa passion, la scène où son personnage retrouve tout ce qu’il a apporté au cinéma est renversante, et extrêmement dure.
Scrosese retrouve d’ailleurs Emilly Mortimer (comment ne pas tomber amoureux d’un minois aussi pétillant), et dirige pour la première fois Christopher Lee, pour le plus grand plaisir des cinéphiles. Ce dernier apporte d’ailleurs un phrasé qui dérobe véritablement la présence des autres acteurs l’entourant.
A ce stade, seule ombre au tableau, un bien trop large cabotinage de Sacha Baron Cohen, qui a du mal à trouver sa place dans cette œuvre. Et ça n’est qu’à la fin du film qu’on se met à avoir de la sympathie pour son personnage, lui aussi blessé par un passé douloureux.
Mais les scènes de comique sont un vrai fiasco, et on espère que le cinéaste les oubliera rapidement pour ses prochaines œuvres.

Seulement, si la mise en scène est fabuleuse, et le casting dans l’ensemble très bon, c’est le montage qui se révèle cahotique. Thelma Schoonmaker, monteuse attitrée de Scorsese depuis ses débuts, présente là un petit accident de parcours, tant le conte souffre de problèmes de rythme. Le spectateur y est souvent perdu, et malgré certaines scènes réussies (le flash-back sur George Méliès), l’ensemble est très maladroit.

De même, le scénario n’est pas assez creusé. Pas vraiment destiné aux enfants, mais pas assez adulte non plus, Scorsese use surtout d’artifices visuels pour masquer un récit qui n’atteint que rarement sa cible.

Car il y réussit parfois, toujours dans la même thématique : l’amour du cinéma. A l’image de « The Artist », « Hugo Cabret » replonge dans les méandres du septième art, aux racines de la passion de Scorsese, et force est de constater qu’il parvient avec grâce à insuffler une vraie vie à son adoration pour les premiers faiseurs de rêves.
Scorsese dirigeant Méliès dirigeant « Le Voyage Dans La Lune » est un vœu de cinéphile, et par moments le récit perd toute importance : restent seulement la passion, et les rêves sur pellicule.
Scorsese invente le méta-cinéma, signe un hommage vibrant et sincère, montre à nouveau sa virtuosité visuelle, mais rate l’occasion de signer un nouveau chef-d’oeuvre, du fait de son oubli d’une vraie histoire.

 

 

14/20

 

 

23 mars 2012

La Planète Des Singes : Les Origines - Rupert Wyatt - 2011

19765980La Planète Des Singes : Les Origines – Rupert Wyatt – 2011

 

Avec : James Franco, Freida Pinto, John Lithgow, Andy Serkis…

 

Synopsis : Will Rodman est un jeune scientifique travaillant sur un remède pouvant guérir la maladie d’Alzheimer.
Ne pouvant effectuer ses tests sur des humains, il décide d’expérimenter ses produits sur des animaux présentant une forme relativement évoluée d’intelligence : des chimpanzées. Au bout de quelques années, il élabore un retrovirus qui rend les singes beaucoup plus intelligents.

Mais lors de la présentation de ses résultats, son premier cobaye meurt, à la suite d’une tentative d’évasion. Cet acte aurait pu être sans conséquences, s’il ne s’était pas agit d’une femelle enceinte.

Rodman recueille le nouveau-né, qu’il baptise Cesar.
Très rapidement, ce dernier montre des signes prouvant de manière irréfutable qu’il a hérité des capacités cérébrales de sa mère : il parvient à s’exprimer à l’aide du langage des signes, montre un sens aigu de l’analyse, mais également de fortes émotions à l’égard de ses maîtres.

C’est en défendant violemment l’un d’entre eux qu’il va être capturé par les autorités, et se retrouver enfermé dans un refuge au milieu d’autres « primates ». Là, il va connaître une vraie torture de la part de ses geôliers, et découvrir un esprit de haine et de rébellion.
Il attendra patiemment l’heure du réveil et de la révolte organisée des singes.

 

Ce que j’en pense :

“Careful, humans don't like smart ape.”

L’une des sagas les plus connues du septième art, qui au-delà du simple divertissement donnait aux spectateurs une réflexion profonde sur la place de l’Homme dans sa propre civilisation, et sur les conséquences d’un éventuel bouleversement de son pouvoir.

Dix ans après le remake propret de Tim Burton, la 20th Century Fox décidait de relancer le récit (ce qui lui permettait ainsi de ne pas perdre les droits d’adaptation du livre de Pierre Boulle…), en présentant les origines de la conquête de la planète par nos cousins éloignés.
Le scénario est truffé d’habiles clins d’œil , en en usant juste assez pour rendre hommage à l’épopée des années 1960/70.

Mais s’il s’avère que ces origines sont légitimes, et plutôt crédibles, on regrette un cruel manque d’originalité : passé une introduction et une présentation des personnages un peu lentes à démarrer, l’histoire devient un banal film d’action, à ceci près qu’au lieu de soldats ou de robots, l’adversaire est cette fois-ci une horde de singes au rendu visuel impressionnant. Et quelques scènes de bravoure parviennent à rendre l’ensemble encore très attrayant.

La réelle force du film réside dans son personnage principal. La star n’est en aucun cas James Franco (qui prend du galon d’année en année), mais Cesar.
Son éducation, ses craintes, sa colère, mais aussi sa joie, nous le rendent attachant. Et même si son basculement vers la haine est mené avec trop de facilité (Tom Felton, alias Drago Malefoy dans Harry Potter, est évidemment très méchant dans La Planète Des Singes, dès sa première apparition, voyons ! Et il va être très très méchant avec le pauvre Cesar !), le spectateur humain va très clairement choisir le côté des rebelles simiesques .

Faire du singe le héros du film n’eut pas été chose aisée sans deux éléments : des effets spéciaux bluffants de vérité tout d’abord : les singes reflètent de manière ahurissante les sentiments humains, on n’avait pas vu un anthropomorphisme aussi réussi depuis Toy Story.
Et derrière le masque numérique, Andy Serkis est tout bonnement hallucinant, en vrai professionnel de la motion-capture qu’il est devenu en une décennie. Il prête les meilleures expressions dont Cesar aurait pu rêver, et montre que, bien utilisés, les effets spéciaux peuvent se révéler bénéfiques.

Néanmoins, ce film ne restera pas gravé profondément dans les mémoires, et si une suite peut être la bienvenue, on espère cette fois une vraie prise de risques.

 

 

12/20

 

 

21 mars 2012

The Big Lebowski

big_lebowski_ver1The Big Lebowski – Joel Coen (et officieusement Ethan Coen) - 1997

 

Avec : Jeff Bridges, John >Goodman, Steve Buscemi, Julianne Moore…

 

Synopsis : Los Angeles, début des années 1990, au moment de la guerre entre les Etats-Unis et Saddam Hussein. Mais ce détail n’a pas d’importance.
Jeff Lebowski, surnommé The Dude, chômeur habitué des substances illicites, de Russes Blancs et de bowling, est agressé suite à une méprise par deux malfrats, qui finissent par souiller son tapis. Tapis qui fait très bien dans la pièce.
Il va donc chercher à remplacer son bien, auprès du milliardaire qui était l’objet de crime, son homonyme Jeffrey Lebowski.

Avec son ami Walter, un vétéran du Viêtnam, il va se retrouver mêlé à un enlèvement, des combines organisées par les pontes du cinéma pornographique, des accidents de voitures, des parties de bowling, une introduction à l’art féministe, d’autres parties de bowling, une menace à l’aide d’un orteil coupé, et à nouveau des parties de bowling. Avec de la Kahlua, de la vodka, de la crème et de la glace pilée.

 

Ce que j’en pense :

“Nobody calls me Lebowski. You got the wrong guy. I'm the Dude, man.”

OVNI. Film culte. Jubilatoire.
L’oeuvre la plus hallucinée des frères Coen, à propos de laquelle on ne pourra jamais abuser de compliments.

Le script parvient à nous présenter une simple enquête via l’esprit d’un quidam passablement enfumé. Totalement en dehors de l’espace et du temps, on se délecte sans s’en lasser des va-et-vient déjantés du Dude , au milieu d’une ville grouillante de personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres. La Bible elle-même ne pourrait pas contenir tout ce qu’on peut dire de ces savoureux seconds rôles.

John Goodman, hilarant en Juif reconverti, qui explose à chaque scène en évoquant ses compagnons qu’il a vus mourir au combat, sa foi exagérée en sa religion et en sa capacité à régler toutes les situations qu’ils vont traverser. Surtout à l'ai’e de la violence.

Steve Buscemi, émouvant en simplet qui débarque toujours au milieu des conversations, et éternellement à côté de la plaque.

Julianne Moore, fabuleuse en artiste exposant ses peintures vaginales.

Et comment ne pas évoquer John Turturro, A.K.A. Jésus, l’as du bowling pédéraste exhibitionniste complètement déjanté, ou Philip Seymour Hoffman, merveilleux en majordome atrocement coincé ?

Le tout sous le regard de Sam Eliott, qui nous conte cette histoire avec l’œil bienveillant et amusé  d’assister à tout ce marasme ambiant. Onze ans plus tard, avec No Country For Old Men, les deux frangins cinéastes allaient donner sensiblement le même rôle à Tommy Lee Jones, avec cette foi un regard beaucoup plus sombre, plus pessimiste. L’heure est aujourd’hui joyeuse et sans souci du lendemain de gueule de bois.

Au-delà de cette présentation succinte des intervenants (et la liste est encore longue), les frères Coen nous présentent un monde totalement démesuré, visité par un homme, qui apparaît comme étant finalement le plus mesuré de tous.
La force de leur cinéma réside dans le fait d’aller toujours plus loin dans chaque situation, de prendre dans leurs scénario des détours tarabiscotés, sans pour autant perdre leur spectateur.

L’œil toujours trouble, Jeff Bridges – qui montre encore une fois qu’il est un très grand acteur, capable de tout jouer – traverse le film comme un guide pour nous : on partage toutes ses découvertes, ses exaspérations et ses étonnements, et on passe cette tranche de vie d’apparence peu ordinaire comme toute situation : avec des hauts et des bas, du rythme et des longueurs (peut-être le seul bémol du film) des rires et des moments plus tristes, mais au final on se rend compte qu’on peut partir le sourire aux lèvres. Comme le Dude à Los Angeles.

 

 

18/20

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